l'homme aux cinq vies
CB007 | Lundi 26 mars 2007 à 23:28 | parcours

« C’était encore notre manie de jouer les Hussards : entre l’élitisme et l’éthylisme, plus très jeunes gens de trente-cinq ans, nous avions choisi le cynisme morbide de ceux qui sont condamnés par la massification. Vilain mot qui commence comme massicot et finit comme dissection mais bref, nous étions de droite rien que pour emmerder le monde qui d’ailleurs d’en fichait. » (Pour venger pépère, Gallimard, 1980.)
Entre 1971 et 1981, A.D.G. né à Tours en 1947 est devenu en une dizaine de romans l’un des maîtres du polar français à contre courant de la vulgate progressiste alors en vigueur. Adorant la provocation et l’autodérision A.D.G. se considérait plutôt comme un anarchiste de droite, y compris dans ses romans.
Autodidacte et dévoreur de livres, admirateur de Céline, de Marcel Aymé et de Jacques Laurent, digne héritier de Simonin il déteste le misérabilisme de Simenon. Dans un style truffé de trouvailles argotiques, calembours et néologismes, il campe dès son premier roman « la Divine Surprise » paru en 1971 des personnages libres et truculents anti- héros et vrais Pieds Nickelés qui portés par une technique romanesque souvent parodique font céder les limites du genre où ils évoluent.
En 1972, il publie le premier de ses romans berrichons : « La Nuit des grands chiens malades » porté à l’écran par Georges Lautner sous le titre « Quelques messieurs trop tranquilles ». Il quitte alors son métier de brocanteur et de bouquiniste à Blois et s’installe à Paris, fait la connaissance d’ Alphonse Boudard, devient le collaborateur de Michel Audiard et adapte pour la télévision le roman de Gaston Leroux « Chéri-Bibi ».
![]() ADG avec Georges Lautner |
Il est devenu à vingt-cinq ans, à l’instar de Jean-Patrick Manchette un auteur phare de la Série Noire « Sans nous être le moins du monde concerté, puisqu’à l’époque nous ne nous connaissions pas, se souviendra A.D.G., nous avions le désir commun d’ « adapter » le roman noir américain que nous admirions. La démarche de Manchette était plus théorique et à la limite, pasticheuse de Chandler et d’autres, alors que la mienne était plus jubilatoire. Mais c’est vrai que, dans cet après-68, nous avions conscience de marcher dans la même direction. » Charles Williams vs Dashiell Hammett.
Journaliste à l'hebdomadaire Minute de 1974 à 1981, il fait paraître en 1981, chez Balland, un court roman « la nuit myope » récit d’une errance nocturne à travers Paris, hommage discret à Stevenson, aveu d’un désir d’ailleurs qui ne l’a jamais abandonné. « Je pratique depuis douze ans l’art de la fugue » écrivait - il en ouverture de « Je suis un roman noir » . Il quitte tout quelques mois plus tard pour s’installer en Nouvelle- Calédonnie, poursuivre des rêves de Far-west, écrire un gros roman historique « Le grand Sud », narrant le début de la colonisation pénitentiaire de l’île après la Commune, et lancer un journal anti -indépendantiste : « combat Calédonien ».
Le roman connut le succes, le journal les procès et les dettes.
Rentré à Paris en 1991, il collabore à Rivarol comme Blondin ou Gripari en leur temps et en devient attaché de direction.
En 2003 paraît chez Gallimard « Kangouroad movie ». Unanimement salué par la critique, ce picaresque roman policier des antipodes sera l’occasion d’un étonnant come back dans l’Outback australien, sa dernière passion, sa dernière ligne de fuite. Il meurt le 1° Novembre 2004.
« C’était encore notre manie de jouer les Hussards : entre l’élitisme et l’éthylisme, plus très jeunes gens de trente-cinq ans, nous avions choisi le cynisme morbide de ceux qui sont condamnés par la massification. Vilain mot qui commence comme massicot et finit comme dissection mais bref, nous étions de droite rien que pour emmerder le monde qui d’ailleurs s’en fichait. » ("Pour venger pépère", Gallimard, 1980.)
Né à Tours en 1947, A.D.G. est devenu en une dizaine de romans – parus de 1971 à 1981 - l’un des maîtres du néo-polar français, à contre-courant de la pensée unique de l'après-68. Provocateur et pratiquant convaincu de l’autodérision, il se considérait plutôt comme un anarchiste de droite, y compris dans ses romans. Autodidacte et dévoreur de livres, admirateur de Céline, Marcel Aymé et Jacques Laurent, il préfère Simonin à Simenon, dont il exècre le misérabilisme.
ADG, c'est aussi un style : avalanche de trouvailles argotiques, calembours et néologismes, de personnages libres et truculents, anti-héros et vrais Pieds-Nickelés qui apparaissent dès son premier roman « la Divine Surprise (1971). La parodie n'est jamais loin et fait céder les limites habituelles du polar.
En 1972, paraît son premier roman "berrichon" : « La nuit des grands chiens malades » porté à l’écran par Georges Lautner sous le titre « Quelques messieurs trop tranquilles ». Il quitte alors son métier de brocanteur et de bouquiniste à Blois et s’installe à Paris, fait la connaissance d’Alphonse Boudard, devient le collaborateur de Michel Audiard et adapte pour la télévision le roman de Gaston Leroux « Chéri-Bibi ».
A vingt-cinq ans, comme son double de gauche Jean-Patrick Manchette, il est un auteur phare de la Série noire. « Sans nous être le moins du monde concertés, puisqu’à l’époque nous ne nous connaissions pas, se souviendra A.D.G., nous avions le désir commun d’« adapter » le roman noir américain que nous admirions. La démarche de Manchette était plus théorique et à la limite, pasticheuse de Chandler et d’autres, alors que la mienne était plus jubilatoire. Mais c’est vrai que, dans cet après-68, nous avions conscience de marcher dans la même direction. » Charles Williams contre Dashiell Hammett, en somme. Chroniqueur à Minute de 1974 à 1981, il publie un court roman « la nuit myope » (Balland, 1981), récit d’une errance nocturne à travers Paris, hommage discret à Stevenson.

« Je pratique depuis douze ans l’art de la fugue » écrivait-il en ouverture de « Je suis un roman noir » (1974). Il le prouve en quittant tout quelque temps plus tard pour s'installer en Nouvelle-Calédonie, y écrit un gros roman d'aventures historiques : « Le grand Sud » (JCLattès), fresque sur les débuts de la colonisation pénitentiaire de l’île après la Commune, et lance un journal anti-indépendantiste : « Combat Calédonien ». Le roman connut le succes, le journal les procès et les dettes.
Rentré à Paris en 1991, il collabore à "Rivarol" comme Antoine Blondin ou Pierre Gripari en leur temps.
En 2003, Gallimard publie « Kangouroad movie ». Unanimement saluée par la critique, ce picaresque roman policier des antipodes est un étonnant retour dans l’Outback australien, sa dernière passion, sa dernière ligne de fuite. Il meurt le 1er novembre 2004.